Les signes à surveiller pour reconnaître un trouble alimentaire

Vous avez pris l’habitude de compter les calories consommées pendant vos repas et surveillez constamment ce que vous mangez ? Il est possible que vous souffriez d’un trouble du comportement alimentaire (TCA). Caractérisées par un rapport à la nourriture perturbé et une grande détresse psychique, les affections liées à l’alimentation toucheraient environ un million de personnes en France. Pouvant apparaître à tout âge, elles sont plus fréquentes chez les adolescents et les jeunes adultes. L’anorexie et la boulimie avec ou sans épisodes hyperphagiques sont les principales pathologies, mais il en existe d’autres. Ces maladies sont difficiles à identifier, car certains symptômes passent parfois inaperçus. Le dépistage précoce est pourtant primordial afin que la prise en charge soit la plus efficace possible. En effet, les répercussions sur la santé physique et psychologique peuvent être graves. Alors, comment reconnaître un trouble alimentaire ? Découvrez dans cet article les signes avant-coureurs permettant de diagnostiquer les différents TCA

Les différentes formes de troubles du comportement alimentaire (TCA)

Pour être capable de repérer les symptômes des troubles alimentaires, vous devez d’abord connaître les différents types de pathologies. Ces maladies, complexes et insidieuses, peuvent s’installer dans la durée si le diagnostic est trop tardif.

L’anorexie mentale

L’anorexie mentale prend la forme de restrictions alimentaires entraînant une perte de poids souvent importante. Éprouvant le désir de contrôler ce qu’elles mangent, les personnes atteintes ont une peur intense de grossir et refusent de reconnaître leur maigreur. Dans certains cas, la privation de nourriture est associée à des crises de boulimie accompagnées de vomissements. Ce trouble, essentiellement féminin, peut durer plusieurs mois, voire des années. Les pics d’émergence de cette pathologie se situent entre 13-14 ans et 16-17 ans. 

La boulimie

La boulimie se traduit par l’absorption compulsive d’une grande quantité de nourriture en un laps de temps limité. Une fois cette pulsion assouvie, le sentiment de culpabilité est tellement fort que la personne affectée se fait vomir afin d’éviter la prise de poids. En dehors des crises, les aliments consommés sont surveillés de près. L’indice de masse corporel (IMC) est généralement normal en raison de la mise en place de comportements compensatoires. Par conséquent, les symptômes sont peu visibles.

L’hyperphagie boulimique

L’hyperphagie boulimique se caractérise par une envie incontrôlable de manger, mais qui n’est pas suivie de conduites purgatives. C’est pourquoi les individus souffrant de ce trouble sont souvent en surpoids ou obèses. Plus répandue que l’anorexie mentale, cette pathologie toucherait entre 3 et 5 % de la population, autant les hommes que les femmes.

Les autres troubles alimentaires

Moins fréquents, d’autres désordres liés aux conduites alimentaires existent :

      • Le trouble de l’alimentation sélective se traduit par le refus de consommer certains aliments.
      • L’orthorexie se manifeste par l’obsession de se nourrir sainement en évitant les denrées « impures » comme les produits industriels par exemple.
      • Le pica désigne le fait d’avaler des substances non comestibles (poussière, savon, argile, papier, etc.).
      • Le mérycisme se caractérise par la remastication d’aliments régurgités.
      • L’hyperphagie nocturne est, quant à elle, une envie compulsive de manger pendant la nuit.

Reconnaître un trouble alimentaire : 7 symptômes à ne pas négliger

1. Le développement d’un rapport pathologique à la nourriture

La nourriture envahit toutes vos pensées au point de ne pas réussir à accomplir certaines tâches ? Ce premier symptôme doit vous alerter et pourrait traduire un trouble alimentaire.

Les personnes anorexiques commencent généralement par supprimer les produits trop gras ou trop sucrés, puis diminuent les quantités en prétextant faire un régime.

Par ailleurs, elles mettent en place des stratagèmes visant à contrôler leur alimentation comme :

      • l’intervention dans la réalisation des courses ;
      • la participation à l’élaboration des menus ;
      • l’évitement des repas pris en famille.

Les sujets atteints de boulimie sont aussi en restriction cognitive, c’est-à-dire qu’ils écartent certains aliments ou réduisent leur consommation. Face à ces privations et frustrations, le corps enclenche alors un mécanisme de protection se traduisant par des pulsions alimentaires. Ces différentes obsessions s’accompagnent fréquemment de préoccupations relatives à l’image corporelle.

2. L’obsession du corps et de l’apparence

Souffrir de TCA, c’est également ressentir une très forte inquiétude quant à l’impact que pourrait avoir la nourriture sur sa silhouette. Cette angoisse peut exprimer une relation fragilisée à l’alimentation et favoriser l’installation de compulsions (pesée quotidienne, calcul des calories, etc.).

L’anorexie mentale est généralement accompagnée de dysmorphophobie, c’est-à-dire d’une altération de la perception du corps. Alors que l’amaigrissement est bien visible par l’entourage, les personnes atteintes se croient en surpoids quand elles se regardent dans le miroir.

Autres signes à ne pas négliger et permettant de reconnaître un trouble alimentaire : la perte et la prise rapide de poids.

Pour vous aider à y voir plus clair sur votre situation, vous pouvez essayer de répondre à ces questions :  

      • Êtes-vous préoccupé par la forme de votre corps ?
      • Avez-vous une peur intense de grossir ?  
      • Avez-vous déjà eu recours à des conduites purgatives après des phases de frénésie alimentaire ?

L’obsession du poids n’est pas l’apanage des personnes anorexiques ou boulimiques. Les individus victimes d’accès hyperphagiques éprouvent aussi de la honte et de la culpabilité concernant leur apparence physique.

3. La mise en place de comportements compensatoires pour éviter la prise de poids

Utiliser des stratégies compensatoires, après un épisode hyperphagique par exemple, révèle une perturbation alimentaire. En effet, les individus anorexiques et boulimiques ont la plupart du temps recours à différentes tactiques pour éviter de prendre du poids :

      • les vomissements provoqués ; 
      • la prise de laxatifs, diurétiques ou modérateurs de l’appétit ;  
      • le jeûne ;
      • l’exercice physique intensif.

Enfin, ils peuvent consommer de l’eau de manière excessive (potomanie) dans le but de se purifier après une crise de boulimie ou pour tromper les sensations de faim.

4. L’altération de la santé physique

Quand les troubles de l’alimentation s’installent de manière chronique, ils peuvent occasionner de graves conséquences sur la santé physique. 

Dans le cas de l’anorexie mentale, la dénutrition peut engendrer un ralentissement de la croissance et des complications majeures au niveau des muscles, du cœur, des os et du fonctionnement hormonal. L’aménorrhée est une répercussion directe de cette affection : les règles sont interrompues pendant au moins trois mois. Les femmes touchées par cette pathologie peuvent même rencontrer des problèmes de fertilité. Les carences alimentaires déclenchent parfois une perte de cheveux et rendent les ongles cassants. 

Chez les personnes boulimiques, les vomissements fragilisent le corps. L’acidité des sécrétions provenant de l’estomac peut provoquer des lésions digestives, mais aussi altérer les gencives, l’émail des dents et développer des caries.

5. La fragilité de l’équilibre émotionnel 

Un mal-être intérieur peut occasionner un TCA. En plus de contrôler en permanence ce qu’ils consomment, les individus atteints ressentent souvent le besoin de vouloir tout maîtriser dans leur environnement. Mais comme c’est impossible, ils se retrouvent frustrés, déçus et peuvent même éprouver des sentiments d’injustice et de rejet très fort. L’intensité de ces émotions peut se manifester par de l’anxiété, de l’hyperémotivité, une humeur changeante ou des pensées négatives.

Les personnes victimes d’un trouble des conduites alimentaires ont généralement du mal à accueillir des émotions trop fortes. Manger devient alors un moyen de protection pour faire face à des traumatismes ou blessures émotionnelles. Un travail thérapeutique profond permettra ainsi de libérer les émotions enfouies du passé et de mieux gérer les nouvelles : traverser l’inconfort du quotidien sans stratégie d’évitement et accepter les surprises agréables comme désagréables de la vie.

6. La faible estime de soi

Les TCA sont également favorisés par une faible estime de soi. L’adolescence est une période de grands bouleversements pour le corps. En construisant leur identité, les jeunes filles se comparent à leurs pairs et peuvent manquer de confiance en elles, sans réussir à trouver leur place. Par ailleurs, dans l’idéal occidental, la beauté passe par le culte de la minceur. Les adolescentes, doutant de leur valeur personnelle, pensent alors que contrôler leur poids deviendra la solution à leur mal-être et un moyen de s’intégrer.

Quand un trouble alimentaire s’installe, il renforce cette mauvaise image que les sujets souffrants ont déjà d’eux-mêmes, perturbant encore plus l’équilibre individuel et social.

7. L’isolement social

Vous limitez de plus en plus vos sorties, car vous avez honte de votre relation à l’alimentation ? Le repli sur soi est un autre symptôme permettant d’identifier un trouble alimentaire. L’instauration de rituels et de pratiques compensatoires peut en effet vous éloigner de vos proches et de vos amis. Cet isolement, particulièrement visible lors d’occasions où la nourriture est présente, fait partie des stratégies d’évitement.  

Il arrive aussi que certaines personnes victimes de TCA mettent un terme à leurs études ou à leur activité professionnelle. D’autres choisissent au contraire de se surinvestir intellectuellement, mais cet excès se réalise toujours au détriment du lien social. 

Vous savez maintenant comment reconnaître les troubles alimentaires. Si vous pensez que votre relation à la nourriture est perturbée, parlez-en et dirigez-vous vers des professionnels de santé. 

😌 La photo-thérapie, la méditation ou encore l’hypnose peuvent vous apprendre à mieux gérer vos émotions et vous accompagner sur le chemin de la guérison. N’hésitez donc pas à me contacter. 

🤔 Vous observez un rapport inhabituel avec l’alimentation chez l’un de vos proches ? Découvrez comment aider une personne qui souffre de TCA

 Amandine Cubaynes

 

Sources : 

https://www.inserm.fr/dossier/anorexie-mentale/

https://ifac-addictions.chu-nantes.fr/les-troubles-du-comportement-alimentaire

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/anorexie-mentale/symptomes-diagnostic-evolution

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/boulimie-et-hyperphagie-boulimique

https://www.inicea.fr/tout-savoir-troubles-du-comportement-alimentaire/TCA#troublecomportementalimentaire